admin1143 / 21 avril 2022

Il faut passer du temps dans la nature

L’idée voulant que les loisirs pratiqués dans un cadre naturel soient bons pour notre santé et notre bien-être n’est pas nouvelle.
Cela fait de la génération que les parents disent à leurs enfants «Va jouer dehors, c’est bon pour toi» L’étude que des collègues et moi avons publié dans le journal «Rapports scientifiques» qui n’ont qu’une dose de nature d’aussi peu que deux heures par semaine contribue à une meilleure santé aussi bien physique que psychique. Et ce chiffre de deux heures est tout aussi valable pour toutes les couches démographiques que nous avons pu penser, du moins en Angleterre.
Mais comment se faire-il qu’il faille une étude pour arriver à cette conclusion? Car malgré le gros bon sens de nos parents, le diable se cache toujours dans les détails. Par exemple, on ne sait pas de façon intuitive combien de temps exactement il faut passer entouré de nature pour ressentir les bienfaits, si «trop, c’est trop», s’il est préférable de répartir cette expérience sur plusieurs épisodes, ou au contraire la faire en une seule sortie, si les parcs, les plages et les montagnes procurent le même résultat, ou encore si cette routine est plus importante pour certains que pour d’autres.
Nous avons voulu répondre à ces questions afin de commencer à développer des directives sur combien de temps devrait passer dans la nature. Des directives similaires ont déjà été dites disant que 150 minutes d’activité physique par semaine, ou encore cinq portions de fruits et légumes par jour sont bons pour la santé. Les résultats de notre étude ne sont pas encore finalisés, mais nous croyons qu’ils constituent un point de départ important.
Nous connaissons les directives en ce qui concerne l’activité physique. Mais qu’en est-il du temps dans la nature? Simon Pugsley via Shutterstock
Notre étude s’appuie sur les réponses d’un grand échantillonnage représentatif de 20 000 adultes en Angleterre, obtenu à partir d’un sondage consultatif annuel du gouvernement sur la «participation à l’environnement naturel». Ce sondage à lieu aux domiciles des particuliers. Sur leur demande de passer en revue les sept journées précédentes et de décrire chaque moment passé à l’extérieur dans un environnement naturel, tel qu’un parc urbain, une forêt, ou encore une plage.
Une fois ce «journal de la nature» compilé, sur sélectionne de façon aléatoire une activité nature de la semaine précédente, et sur creuse plus en détail auprès des participants: quelle est la durée de la sortie, avec qui ils sont là sont rendus , comment ils sont rendus, et ce qu’ils ont fait. L’aspect aléatoire de cette sélection est très important d’un point de vue scientifique, car il nous permet d’en apprendre sur l’activité en général et pas seulement sur les faits saillants dont les gens se souviennent le mieux. En analysant ces réponses, nous avons pu bâtir un profil du temps passé dans la nature chaque semaine par chacun des 20 000 participants.
Afin de comprendre le lien avec la santé et le bien-être, nous avons étudié les réponses données par les mêmes personnes à deux questions complémentaires sur leur santé en général et sur leur «satisfaction par rapport à la vie».
Nous avons découvert que ceux qui consacrent au moins deux heures par semaine dans la nature ont tendance à se trouver davantage «en bonne santé» ou encore d’éprouver un plus haut niveau de bien-être que ceux qui ne passent pas de temps dans la la nature. Ceux qui y passent un peu de temps, mais moins de deux heures, ne sont pas plus susceptibles de se sentir en bonne santé et d’éprouver un bien-être que ceux qui ne s’y exposent pas du tout. Cela pourrait que l’on puisse ne pas passer assez de temps dans la nature. De plus, après cinq heures environ passé à l’extérieur, il ne semble pas y avoir davantage de bénéfices.
La réponse de rapporteur une amélioration de la santé culmine à environ trois heures hebdomadaires passées dans la nature. White et al
Le seuil des deux heures
Plus significatif peut-être, cette tendance du «seuil des deux heures» se retrouve dans tous les échantillons examinés: vieux comme jeunes adultes, hommes et femmes, urbains et campagnards, pauvres comme riches, et même chez ceux qui seraient atteints d’une maladie à long terme ou d’un handicap.
Ceci est que les résultats ne sont pas seulement dus à une «causalité inverse» c’est-à-dire à la possibilité que ceux qui vont dans la nature soient déjà un échantillon auto-sélectionné de gens en meilleure santé que la moyenne. Même ceux atteints d’une maladie de longue durée sont plus susceptibles de signaler une amélioration de leur santé et de leur bien-être après avoir passé 120 minutes par semaine dans la nature.
Si ces résultats sont encourageants, il ne faut pour autant les surestimer. Le fait est que les données récoltées étaient auto-rapportées et «transversales». Quel que soit les efforts déployés, nous pouvons éliminer la possibilité que certains aient du mal à se rappeler le temps passé dans la nature la semaine précédente, ou se sentent mal à l’aise de discuter de leur santé et de leur bien-être à des enquêteurs. Nous ne pensons pas qu’il s’agisse d’un problème majeur dans ce cas, les questions posées étaient faciles, tirées de sondages reconnus internationalement, dont celui du recensement, et sont considérées comme étant fiables.
En outre, il existe un ensemble de travaux expérimentaux, dont les travaux utilisant des biomarqueurs du stress, qui démontrent essentiellement que du temps passé dans la nature est bénéfique pour la santé autant physique que psychique. L’avancée principale de nos travaux c’est de nous rapprocher de la compréhension d’une «dose» hebdomadaire.
La pression est forte de transformateur nos parcs et autres espaces verts pour répondre aux besoins urgents en logements et infrastructures. Mes collègues et moi reconnaissons pleinement l’importance de ces besoins. Mais nous pensons ces espaces verts sont fréquemment sous-disponibles. En améliorant la compréhension du lien entre la nature, la santé et le bien-être, nous souhaitons contribuer aux décisions éclairées en ce qui concerne l’utilisation des espaces verts.
L’entrée dans ces lieux est la plupart du temps gratuite, ce qui donne aux membres des communautés les plus pauvres – qui sont souvent aussi les moins en santé – un accès égalitaire qui contribue à leur santé et leur bien-être. Nous souhaitons que les preuves que nous distribuons garantissent le maintien de cet état de fait.
La version originale de cet article a été publiée en anglais

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